Boubou Hama récompensé par le Prix Senghor pour son essai sur l’éducation et la pensée africaine

Le 11 juin 1971, à Paris, le président du Sénégal Léopold Sédar Senghor remettait le Prix littéraire Senghor, qui honore des écrivains œuvrant au rayonnement de la littérature d’expression française. Parmi les lauréats de cette édition, Boubou Hama, grand intellectuel africain du XXe siècle, fut distingué pour son Essai d’analyse de l’éducation africaine et pour l’ensemble de son œuvre littéraire consacrée à l’histoire et aux traditions culturelles du Niger.

Boubou Hama a été salué par le Président Senghor pour sa foi en l’avenir de l’Afrique et sa contribution majeure à la pensée africaine.

Aux côtés du nigérien, Jean-Marc Léger (1927-2011), journaliste canadien et ancien collaborateur des journaux La Presse et Le Devoir à Montréal, a reçu le prix réservé aux personnalités non françaises ayant œuvré pour l’expansion de la langue et de la culture françaises dans le monde. Celui-ci fut, par ailleurs, l’un des fondateurs de la francophonie.

Nous vous invitons à découvrir ci-dessous un article paru à l’époque dans la presse canadienne, ainsi qu’une vidéo d’archives produite par Reuters retraçant ce moment fort de reconnaissance littéraire internationale.


Le Devoir, samedi 12 juin 1971 (Canada)
PRESIDENT SENGHOR GIVES OUT LITERATURE PRIZES IN PARIS – Boubou Hama ©Reuters

Essai d’analyse de l’éducation africaine

Publié en 1968 aux éditions Présence Africaine, cet essai propose une analyse approfondie de l’éducation traditionnelle en Afrique noire. Il en explore les fondements culturels, philosophiques et sociaux, tout en critiquant les représentations coloniales qui ont souvent dénigré ces systèmes éducatifs. Boubou Hama appelle à une réappropriation des savoirs africains et met en lumière l’importance de la pédagogie orale, des rites initiatiques et du rôle communautaire dans l’apprentissage. Il propose ainsi une réflexion engagée sur l’avenir de l’éducation africaine, entre enracinement culturel et adaptation au monde moderne. L’ouvrage a également été traduit en italien sous le titre L’educazione in una società africana en 1976.

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Léopold Sédar Senghor

Poète, homme d’État et intellectuel sénégalais, Léopold Sédar Senghor (1906–2001) est l’une des grandes figures du XXe siècle francophone. Premier président du Sénégal indépendant (1960–1980), il est également cofondateur, avec Aimé Césaire, du mouvement de la négritude, qui valorise les cultures africaines face à l’héritage colonial. Agrégé de grammaire et membre de l’Académie française, Senghor a œuvré toute sa vie pour un dialogue fécond entre l’Afrique et l’Europe, entre tradition et modernité. Son attachement à la langue française, qu’il considérait comme un outil universel de pensée et de création, s’exprime à la fois dans son engagement politique et dans son œuvre poétique.